Victime d’une infection chronique à l’origine de la perte de son bras droit, Davy Rendel Moukagni Moukagni, le sprinteur gabonais, représentera le Gabon sur 200 m aux jeux paralympiques de Tokyo 2021.
Dix ans de douleurs…
Davy Moukagni est un sportif dans l’âme qui ne désespère jamais. Pour preuve, le 8 mars 2004, on lui détecte un ulcère de Buruli, une maladie qui va” durer près de 10 ans”, nous confie- t-il. Lors d’un court séjour dans la ville de Lambaréné – région située au sud-est de Libreville – il va contracter la maladie : “Je ne résidais pas là-bas, j’étais en vacances. Cette maladie, on l’attrape dans cette région, elle se manifeste comme une plaie inguérissable. J’ai fait le tour des hôpitaux de Libreville en vain, la seule solution était l’amputation.” Pour sortir de ce traumatisme, Davy Moukagni reste attaché au sport «à mon handicap, ma motivation…”.
Dans cet élan, il obtient les soutiens de sa famille : “Mes parents m’ont soutenu dans cette décision” et de son club de taekwondo à l’époque : “Je remercie beaucoup mon club à l’origine de ma réintégration dans la vie sociale. J’étais abattu, déprimé, je n’avais pas de moral, merci pour le soutien.”
Du tatami au sprint…
Celui que son coach Ouattara décrivait comme “quelqu’un de bien, de courageux malgré son handicap et destiné à une grande carrière dans de taekwondo” va finalement tomber sous le charme du sprint sur 100 et 200 m. Ce détenteur d’un record personnel de 100 m en 11,76 secondes, le sourire mitigé témoigne “ce résultat est le fruit d’un travail sans matériel adéquat” taclant le peu de logistique dont disposent certains athlètes paralympiques, fautes de moyens financiers et de parrainage.
À la une de plusieurs reportages qui ont mis en évidence l’absence de financement du gouvernement pour leur préparation et des conditions d’entraînement au rabais, Davy MOUKAGNI, cet étudiant en gestion a fini 8e au meeting de Tunis 18 au 20 mars dernier avec un chrono de 26.60 secondes aux 200 m.
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