Organisé par l’ UNOCA et la CEEAC, le forum de Bangui a mobilisé près de 11 pays de la sous-région du 26 au 29 avril. Il s’agissait des responsables des médias en ligne, des journalistes, blogueurs et acteurs des réseaux sociaux mobilisés autour de la question de la diffusion du discours de haine dans les médias.
Le discours de haine, un acte destructeur
Pour le professeur Charly Gabriel Mbock, anthropologue et principal animateur des sessions d’échanges, il s’avère important de jeter un regard objectif sur la notion du discours de haine. Ce discours, qui verbalise la haine, “nécessite un effort pour nous engager dans une recherche opérationnelle des actions ou décisions visant à éradiquer ce phénomène dans nos médias“, a-t-il précisé lors de la session inaugurale. Ce forum, qui avait pour objectif d’instaurer des actions visant à éviter, à freiner la diffusion du discours de haine dans les médias et sur les réseaux sociaux, a aussi été l’occasion de revenir sur l’état des lieux du discours de haine dans des pays membres de la CEEAC. Pour le Rwanda, le Burundi, le Congo démocratique, le Gabon, pour ne citer que ces derniers. Un lexique des mots incitant à la haine a été présenté suivi d’un partage de bonnes pratiques pour éradiquer le phénomène.
Liberté d’expression et responsabilité des acteurs sociaux
Pour Serge BANYIME, expert communication, représentant le bureau UNESCO du Cameroun, la liberté d’expression est consacrée par les pays de la sous-région. La responsabilité sociale des acteurs des réseaux sociaux peut donc être appréciée sous plusieurs facteurs tels que l’itinérance des contenus, qui limite ou accentue la publication et diffusion de messages de haine sur les médias en ligne, et leur portée transversale. Face à cette production de contenus par des non-professionnels de l’information, Rosmon Zokoue, président de l’association des blogueurs de Centrafrique, affirme que “les blogueurs sont des acteurs des réseaux sociaux. Les moyens d’assurer leur responsabilité face aux discours de haine sont soutenus par des actions de sensibilisation et d’éducation aux nouveaux médias”.
Outre les questions de liberté d’expression et de liberté de la presse, ce forum a aussi été l’occasion de revoir les instruments juridiques et le rôle des organes de régulation et autorégulation pour éradiquer ce phénomène. À l’issue des travaux, quelques recommandations ont été formulées et devront être validées lors de la prochaine rencontre prévue au Tchad en juin.
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