La publication, datée du 8 mai 2023, s’est propagée sur la toile et annonçait “une vente aux enchères publiques” avec un droit de participation de 40.000 F CFA que les intéressés devaient envoyer via un compte mobile money. Tout ceci était faux, bien sûr.
- Le post (partagé et commenté par plusieurs internautes) a été publié sur le profil Facebook d’un certain “James William”, le 8 mai 2023 à 9 H 43 mn.
- Le post est un document aux allures d’une note d’information, daté et signé par le directeur général des douanes et des droits indirects, le 8 mai 2023.
- Le post a suscité de nombreuses réactions d’internautes et attiré l’attention des services de la Douane gabonaise.
« Opportunité à saisir. Veillez vous dépêcher à contacter le service client pour ceux qui sont intéressés. » , c’est le titre qui accompagne la publication partagée sur le profil Facebook de James William.
Sauf que les éléments publiés présentent quelques incohérences.
Fact-Checking
La première observation qu’on peut faire est celle liée à l’entête du document. On y voit plusieurs coquilles “MINISTERE DE LECONOMIE ET DE LA RELANCE, SECRETARIAT GENERAL, DIRECTION DES DOUANES ET DROTIS INDIRECTS”, de quoi interpeller sur la fiabilité du document. De plus, aucun signe d’un document paraphé par le Directeur n’apparaît sur celui-ci. Enfin, l’usage de l’armoirie de la République gabonaise (maternité allaitante) ainsi que le logo ne sont pas en couleurs, ce qui ne permet pas de bien distinguer s’il s’agit bien de l’insigne de la Direction Générale des Douanes et des Droits Indirects. La référence et la date du courrier ne sont nullement mentionnées dans l’entête.
La deuxième observation est celle liée au corps dudit communiqué : le texte et la présentation des véhicules. Il présente, outre quelques fautes et/ou erreurs de syntaxe, plusieurs incohérences. Il omet de préciser le lieu et l’heure de la vente et se limite à indiquer “…qu’une vente aux enchères aura lieu le 31 mai 2023, sur l’un des sites portuaires, dont le secteur exact sera communiqué aux différents participants la veille de la vente”. Le même communiqué informe que pour participer à cette opération, une somme de 40.000 F CFA et quelques pièces justificatives (pièce d’identité ou passeport) et la preuve de paiement mobile au numéro indiqué “077189153 au nom d’un certain Nguema Mba sont nécessaires. Tous ces éléments cités précédemment doivent être envoyés au service commercial (074378057). Et pour convaincre les internautes, la publication est accompagnée d’une liste présentant les véhicules et leurs coûts. Bien évidemment«pour qu’il y ait vente aux enchères, il faut qu’il y ait une décision du président du tribunal. C’est-à-dire qu’après le séjour des marchandises, suivant les dispositions du Code de douanes, quand les délais de séjour ont expiré, nous saisissons le tribunal pour faire état des faits. À partir de ce moment, le président du tribunal délivre une ordonnance nous autorisant à procéder à la vente aux enchères et ce n’est qu’après cette ordonnance que nous pouvons procéder à cette vente», précise un responsable du Syndicat autonome des agents de douanes (SAAD).
Enfin, la troisième observation se fonde sur le pied de page de la note. Comme pour toute administration publique, il existe sur chaque correspondance une bulle d’informations au bas de page (adresse, contacts, mails, etc.) permettant de tracer l’origine du courrier, voire de prendre attache avec l’entité publique. Ce qui n’apparaît nullement dans le document devenu viral sur Facebook.
D’ailleurs, la Direction Générale des Douanes et des Droits Indirects du Gabon a publié, en date du 8 mai 2023 à 21 H 26 mn sur sa page Facebook, un communiqué visant à démentir cette supercherie.
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