AccueilActualitésInternational

Liberté de la Presse au Gabon : Aucun journaliste incarcéré en 2023

Liberté de la Presse au Gabon : Aucun journaliste incarcéré en 2023

0:00

Selon le dernier rapport de l’ONG Reporters sans frontières, le Gabon occupe désormais la 94e sur 180 en 2023. Si l’organisation pointe du doigt le cadre légal du pays et les dérives observées dans le métier de journaliste, elle précise aussi que la liberté de la presse est loin d’être une réalité et que son indépendance reste un chantier inachevé.

Le dernier rapport de Reporters sans frontières révèle que le Gabon a gagné 11 places au classement sur la liberté de la presse en 2023. Alors qu’il occupait la 105e place en 2022, l’évolution du score du Gabon, qui dispose d’un paysage médiatique doté d’une pluralité d’organes de presse, s’explique par un recul des sanctions zélées de l’organe de régulation (La Haute autorité de la communication (HAC)), précise l’ONG dans son rapport. Pour comprendre l’évolution de ce score, Reporters sans frontières dresse une liste des indicateurs permettant de définir la liberté de la presse comme : « La possibilité effective pour les journalistes, en tant qu’individus et en tant que collectifs, de produire et diffuser des informations dans l’intérêt général, indépendamment des interférences politiques, économiques, légales et sociales, et sans menaces pour leur sécurité physique et mentale. ». En 2023, RSF note qu’aucun journaliste ou collaborateur de média n’a perdu la vie ou serait incarcéré en prison au Gabon.

Déontologie et suspicion de corruption

En dépit d’un code de la communication qui soulage les peines privatives de la liberté pour les délits de presse, toute la législation qui entoure l’exercice du métier du journalisme au Gabon n’est pas toujours respectée, voire appliquée. On note, pour la majorité des médias en ligne, l’absence d’une charte interne pour suivre à la lettre l’éthique et la déontologie de la profession, ce qui donne des arguments à la HAC pour sanctionner certains contrevenants.

L’ONG précise que l’émergence d’une presse libre et indépendante au Gabon est encore imparfaite. Notamment, en raison des lourdes sanctions imposées par l’organe de régulation du pays, mais aussi par des suspicions de corruption mis en avant lors du procès d’Ike Ngouoni, ancien porte-parole de la présidence de la République, qui déclarait avoir versé des sommes d’argent à certains patrons de médias à des fins de propagandes auxquelles il a participé en tant qu’organisateur. Outre la corruption, le combat mené par de nombreux journalistes pour la liberté de la presse au Gabon devra aussi s’affranchir des clivages créés par la multiplication des médias en ligne proches du pouvoir, diffusant une information orientée.

Dans le monde, on compte, en 2023, 506 journalistes détenus et 6 journalistes. Cette 21e édition du Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF) révèle des évolutions majeures et parfois radicales, liées à une instabilité politique, sociale et technologique.

Partager

COMMENTAIRES