C’était le 4 mars 2020 que la Fédération Gabonaise de Football (Fegafoot) réceptionnait ses bâtiments, entièrement rénovés. Depuis son siège dans la commune d’Owendo, l’image peu reluisante de l’instance s’est davantage dégradée au gré de plusieurs scandales.
Echecs et PAM
Le 29 mars 2022, il dresse son bilan, non-exhaustif, jalonné de réalisations positives à la tête de la Fegafoot. On peut citer l’organisation de quelques tournois de football, l’avancement significatif des travaux du centre technique de Bikélé et la signature de quelques partenariats avec l’Arabie Saoudite, le Maroc et le Qatar. Pierre Alain Mounguengui (PAM), ancien arbitre international en poste depuis 2014, vient d’être réélu sous fond de crise. Il lui est reproché une gestion opaque de l’instance de Football, l’absence du championnat de football depuis l’apparition de la Covid-19. Pour couronner le tout, la révélation du journaliste Romain Molina dans le quotidien britannique “The Guardian” d’actes de pédophilie dans le football gabonais. Si cette affaire “Capellogate” de pédophilie apparaît comme le plus grand scandale dans l’histoire du sport au Gabon, elle vient davantage ternir l’image de la Fegafoot. Critiqué par plusieurs spécialistes du football gabonais sur ce qu’ils considèrent comme le mandat de trop.
Tweet du journaliste sportif Freddhy Koula.Quel culot, quel affront à celui qui l’a fait roi😰
Quelle honte d’être aussi impopulaire, rejeté par les siens et le peuple, sans avoir la sagesse de quitter les choses avec dignité.
Quel suicide de se mettre l’État et le peuple à dos.
Quelle tristesse pour le foot gabonais ! https://t.co/CFMoWuzyM1— Freddhy Koula (@FreddhyKoula) April 16, 2022
Pierre Alain Mounguengui n’a pas reculé. Fait marquant de sa réélection tant décriée, sa nomination en Conseil des ministres comme inspecteur général des services du ministère de la Jeunesse et des sports. Il n’aura fallu que 24 h pour la refuser. Au milieu du tumulte, PAM joue l’accalmie et use d’un jeu de mots pour faire de ce nouveau mandat, celui du président de la République, un coup de communication impulsif.
Le chantier FEGAFOOT
Pour le candidat Jérôme Effong Nzolo, arrivé deuxième avec 36.36 %, les irrégularités constatées durant tout le processus décrédibilisent l’instance et remet en cause la fiabilité de la Commission électorale de la Fegafoot. La bataille entre anciens arbitres continue d’alimenter toutes les hypothèses. Pour certains acteurs du football gabonais, une véritable révision des textes s’impose. Elle est à la base du fondement de l’éthique au sein de cette structure.
Le “Capellogate” est loin d’être terminé. Les interpellations de Triphel Mabicka dit coach Kolo, Franz Orphée Mikala Bika, et de Patrick Assoumou Eyi alias Capello en décembre 2021 ont été confortées par le témoignage récent d’Armand Ossey, ancien international Gabonais. L’heure est donc à la dénonciation et à l’interpellation. Le Chef de l’Etat gabonais a marqué son adhésion à la lutte contre de tels actes et appelle à restauration de la dignité des victimes.
Bien plus qu’un coup d’essuie-glace pour voir clair dans la gestion de la Fegafoot, il faudrait une feuille de route avec des objectifs mesurables à court, moyen et long terme afin de rompre avec le cycle des bilans de gestion post-élection. À ce jour, la relance du championnat national de foot est attendue, le Gabon ayant été suspendu par la CAF en février de toutes les compétitions africaines de clubs.
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